Coup de Gueule – Le métier d’auteur

Wo P****n ! Ça m’agace !

Depuis que j’écris des livres, je vis ma passion. Malheureusement, en vivre est très difficile. Ça prends un temps fou pour au final ne pas rapporter grand chose à part un mépris énorme de certains. J’aime pourtant ce métier puisque c’est lui qui m’aide depuis quelques années à avancer et lutter contre certains petits soucis de santé.

Peu de notoriété = Aucune existence !

Lorsqu’on est auteur, que l’on a aucune grosse machine de guerre médiatique derrière comme ont les Grands Editeurs, il est forcément très dur de se faire connaître. Autant dire qu’il est impossible d’exister même.

Par exemple nombres de libraires lorsqu’ils acceptent votre livre n’en feront aucunement la promotion et rangeront votre ouvrage au fond dans le coin de façon a être invisible et laisser la place aux GRANDS (qui ont forcément besoin de ça vue qu’ils sont déjà connu). Le reste du temps ils n’acceptent même pas d’en prendre un exemplaire.

Alors si on ne peut vendre en librairie, on peut le faire en direct sur les festivals, salons et autres conventions. Oui mais là encore une fois plusieurs petit soucis. Le premier c’est de trouver une place et arriver à y participer. Beaucoup d’organisateurs sont vraiment super et prennent soins des auteurs invités ( et eux je tiens à les en remercier grandement) cependant d’autres ne prennent même pas la peine de vous répondre à votre demande de renseignement sur l’événement.

Sur les conventions manga/geek en général, on t’invite mais on te considère même pas. T’existe même pas parce que de toute façon c’est tellement mieux de mettre en avant les exposants commerçant qui vendent des produits qu’on trouve aussi facilement partout en dehors des conventions. Alors que toi, tu es là pour animer, dédicacer, partager et faire découvrir ce que tu crée (qu’on ne trouve pas partout en dehors des conventions hein). Une petite photo sur la page facebook de l’événement, une petite interview, une simple annonce au micro indiquant la présence d’auteurs ou encore mieux, un simple petit panneau avec écris « auteurs en dédicaces » pour indiquer aux gens qu’on est pas de simple commerçant, tout ça bah non, on n’y a pas droit. Sérieux, à quoi bon inviter des auteurs pour animer votre convention si vous les laissez seul dans un coin? Oui je balance, pour le coup je parle de la Japan Matsuri de ce Week-end. C’est pas la première fois que je vois ce genre de comportement. D’ailleurs sur une autre convention, l’organisateur faisait carrément un traitement de faveur différent en fonction de la notoriété, un auteur à côté de moi plus connu avait droit à un défraiement TOTAL ( déplacement, nourriture, hébergement) pendant que moi et d’autres avions lutter et négocier pour avoir un simple petit repas. C’est pas une forme de discrimination?

Auto-édité ou à Compte d’éditeur? 

AAaaah le deuxième sujet problématique ! Il y a une grosse tendance à ce que les auteurs auto-édité soient considérer comme de simples amateurs ne méritant pas de participer à quoi que ce soit.

Ah oui ? de l’amateurisme? Donc si de son temps, Gosciny et Uderzo avaient quitter leur maison d’édition pour monter leur propre édition, est-ce qu’ils auraient été considéré comme amateur? Oh mais attendez, des auteurs connu et totalement professionnels ont déjà fait ce pari?!

Des exemples? Maliki ou encore plus récemment même Samantha Bailly, la présidente de la charte des auteurs se sont tourné vers l’auto-édition plutôt que se soumettre aux règles imposée par la chaîne traditionnelle du livre. Pourquoi l’ont ils fait? Par amateurisme ou parce qu’économiquement ils s’y retrouvent mieux?

Pourquoi je parle de ça? Tout simplement parce qu’un organisme qui prône la mission d’aider et promouvoir les auteurs de leur région, viennent de supprimer mon profil pour le simple fait que je ne sois plus sous contrat d’éditeur. Pour argumenter, j’ai eu droit à une magnifique : « Notre mission est de soutenir la chaîne du livre dans son ensemble et selon une éthique interprofessionnelle (code de la propriété intellectuelle et loi sur le prix unique du livre). Les auteurs répertoriés et soutenus sont les auteurs qui ont au moins un ouvrage à compte d’éditeur. Nous n’encourageons pas l’auto-édition. »

Quand un tiers des auteurs de bande dessinée vivent sous le seuil de pauvreté c’est tellement plus éthique de les laisser crever la dalle et ne pas les aider.

Voilà quelques articles pour argumenter mon propos :

https://next.liberation.fr/culture/2017/02/02/36-des-auteurs-de-bd-sont-sous-le-seuil-de-pauvrete_1545636

http://www.etatsgenerauxbd.org/

https://www.liberation.fr/debats/2018/01/23/auteurs-de-bd-en-danger_1624621

Bordel ! Il n’y a pas de différence entre écrire sous contrat et écrire sous sa propre entreprise ! Je reste auteur, point ! J’écris et illustre, point ! Elle est où la différence hormis le fait que je gagne 6 fois plus qu’avec un éditeur tout en ayant baisser le prix des livres? Mes livres sont les même que lorsque j’étais chez un éditeur. Alors pourquoi?

Est ce que ce sont les grand éditeur qui ayant peur de perdre leurs pouvoir instaure chez les gens cette idée d’amateurisme pour les auto-édité?

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